Adèle mortadelle

CALLEJA Audrey

Adèle vit avec sa mère, ses deux soeurs, et un père souvent absent. Tellement absent même que sa mère en a assez: c’est la séparation, ce qui signifie aussi la séparation avec les deux demi- soeurs. Adèle se retrouve seule avec sa mère. C’est dur, même si un chat vient leur tenir compagnie. Il faudra quelques temps à la fillette pour accepter sa nouvelle existence.

 Le graphisme et le texte se complètent et se relaient dans ce livre au traitement original. La narration est volontiers elliptique, sans que l’on se perde dans l’histoire; quotidien et sentiments sont suggérés, par petites touches sensibles, pudiques et des plongées dans l’onirisme. Le graphisme peu coloré, fin et varié, à la fois réduit à l’essentiel et enrichi d’éléments décoratifs, est très expressif: ainsi le père (parti et manquant) est esquissé, inachevé, sans yeux, pour marquer son absence obsédante. Les dessins sont de plus en plus en vrac, suggérant le chaos dans la tête d’Adèle, puis vient l’apaisement: la page s’allège. Un album à lire et regarder attentivement afin de s’imprégner de son univers particulier, riche et symbolique.