À un ami israélien. Avec une réponse d’Élie Barnavi

DEBRAY Régis

Le terrain est miné. Régis Debray l’arpente hardiment. Ses armes ? Une culture impressionnante. Une analyse qui vole haut. Son admiration pour le peuple juif. Et des rafales de formules, fulgurantes, inattendues. L’antisémitisme décline, dit-il. En France, la communauté juive est écoutée. Les États-Unis soutiennent Israël. Cependant, le sionisme initial des héros a laissé place à un militarisme meurtrier. Derrière le bouclier sacralisé de la Shoah, l’État d’Israël, « autiste et colonial », fait fi des règles internationales, pour le malheur des Palestiniens, sans progresser vers la paix. Les intégrismes s’enflamment de part et d’autre. Après ce staccato passionné et polémique, Élie Barnavi, ami de longue date, répond en une trentaine de pages reposantes, pertinentes. Oui, il est d’accord sur la plupart des points. Il existe deux Israël. Sioniste de gauche, il s’oppose avec d’autres au gouvernement actuel. « Idiot utile », avec sa sensibilité et son regard juifs, il modère de quelques nuances, rappelle quelques évidences. C’est à juste titre que les Israéliens ont peur… Et les États-Unis, d’où pourrait venir le salut, connaissent une nouvelle évolution… Les deux constats sont tristes sans être désespérés, entrebâillant quelques issues.