À la lumière de ce que nous savons

RAHMAN Zia Haider

Une vieille amitié, datant de leurs années d’étudiants en maths à Oxford, lie le fils d’une riche famille pakistanaise émigrée en Angleterre et Zafar, originaire du Bangladesh, boursier issu d’un milieu pauvre. D’abord très étroites, leurs relations se distendent quand Zafar débute une liaison chaotique avec une jeune aristocrate anglaise. De New York à Dacca, de Londres à Kaboul, le jeune Bangladais exerce différentes professions. En 2008, quand il reprend contact après dix années de silence et d’épreuves, son ami lui demande de raconter son histoire…   Voici un premier roman ambitieux, d’une richesse et d’une maîtrise impressionnantes. L’auteur, qui ressemble tant à son héros, construit son intrigue comme un puzzle, par fragments, analogies et digressions. Le chemin suivi par Zafar constitue le coeur du récit, mais, au-delà du personnage sensible et subtil, beaucoup d’interrogations jaillissent sur l’amour, les rapports de classe, les origines, le déracinement, Dieu… L’érudition immense de l’auteur alimente de longs débats sur les vertus des mathématiques et du droit, les pièges de la finance, l’histoire tourmentée de l’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh… Comme pour le narrateur, révélé à lui-même par la confession de son ami, ce livre dense, long mais séduisant, agit comme une maïeutique. (L.K. et M.Bo.)