21 rue de la Boétie

SINCLAIR Anne

Le 21 rue de La Boétie abrite, pendant les deux guerres, la galerie du célèbre marchand d’art Paul Rosenberg, grand-père d’Anne Sinclair. Contraint de partir en zone libre en 1940, il s’exile ensuite avec les siens à New York en 1941. Il y exerce son métier jusqu’à sa mort, son fils Alexandre lui succédant. Formidable découvreur de talents, il est très proche de Picasso, Braque, Léger et Matisse. Après la guerre, il met tout en oeuvre pour récupérer ses tableaux volés par les nazis. Une tracasserie administrative conduit l’auteur à se plonger dans les archives de sa famille maternelle. S’ensuit un récit, mené comme une enquête journalistique, basé sur des documents – lettres et photos (familiales ou de musées). Sensible et lucide, il révèle un Paul Rosenberg tantôt mondain, ami des peintres qu’il traitait bien pour mieux les garder, tantôt aigri et malheureux. Anne Sinclair, raconte, par le menu, le pillage des oeuvres d’art des Juifs, la création de l’Institut d’étude des questions juives, la dénationalisation des Rosenberg, sujets douloureux pour la narratrice qui livre d’elle-même de fugitifs souvenirs d’enfance. Malgré des répétitions, plutôt lassantes, la lecture reste aisée.