Catherine Blondeau devient professeure agrĂ©gĂ©e de lettres. Elle dĂ©couvre assez tard la littĂ©rature afro-caribĂ©enne et sâĂ©tonne quâelle soit si peu Ă©tudiĂ©e. La question raciale peu Ă peu sâimpose Ă elle, elle avoue qu’enfant, comme beaucoup, elle « ne savait pas quâelle Ă©tait blanche ». Elle est recrutĂ©e comme AttachĂ©e culturelle en Afrique du Sud ; ces annĂ©es passĂ©es dans un pays oĂč la couleur est toujours et encore un marqueur social seront dĂ©terminantes pour sa rĂ©flexion.
En Ă©grenant ses souvenirs dans de courts chapitres, lâauteure raconte un parcours de vie. Elle est blanche et quoi quâelle fasse sa couleur dit quelque chose dâelle. Qui est-elle dans le regard du « non blanc », doit-elle ressentir une culpabilitĂ© dâĂȘtre du cĂŽtĂ© des dominants historiques ? Avec une grande simplicitĂ© elle dĂ©crit une pensĂ©e en cheminement. Sa dĂ©monstration, Ă©tayĂ©e par ses lectures des grands auteurs francophones et ses expĂ©riences, servie par une langue claire, nous embarque. Sa force est de dĂ©samorcer un dĂ©bat piĂ©gĂ© oĂč lâon risque le faux pas. Lâauteure avec honnĂȘtetĂ© ne cache pas ses paradoxes. En Ă©vitant les clichĂ©s, les prises de position raides, le militantisme agressif, elle apporte une contribution salutaire grĂące Ă ce rĂ©cit Ă la fois intelligent et sensible qui se termine sur un message dâoptimisme. (F.E et C.H)