El Dorado

JUAN-CANTAVELLA Robert

Karagol fait un « apportage », reportage sans exigence de vĂ©racitĂ©, sur les nouvelles formes de loisirs de masse. Il passe une semaine Ă  Marina d’Or, en Espagne, oĂč il se fond dans la masse des vacanciers. Comme il abuse de psychotropes, ses visions s’éloignent de la rĂ©alitĂ© mais peu importe : un « punk journaliste » revendique la subjectivitĂ©. Il apprend plus tard qu’il doit cette semaine Ă  son conseiller religieux qui, du fond de sa prison, voulait le guider dans sa quĂȘte de l’El Dorado. La troisiĂšme partie l’emmĂšne avec celui-ci Ă  Valence pour l’arrivĂ©e du Pape aprĂšs qu’un attentat a tuĂ© tous les souverains europĂ©ens. AprĂšs Proust Fiction (NB octobre 2011), les aventures dĂ©lirantes de Karagol, hĂ©ros rĂ©current du romancier espagnol, se poursuivent. Ce livre satirique et burlesque part dans tous les sens, avec une belle capacitĂ© de bavardages et de digressions de peu d’intĂ©rĂȘt. Le monde, la sociĂ©tĂ©, les catholiques, le journalisme
 rien n’est Ă©pargnĂ©. Faut-il voir dans ce que l’auteur lui-mĂȘme qualifie de pantalonnade la volontĂ© de secouer la littĂ©rature ou la sociĂ©tĂ© espagnoles ? Quelques passages sont brillants, mais une succession de scĂšnes abracadabrantes et de propos obscurs compromet l’entreprise.