Le chapiteau vert

OULITSKAÏA Ludmila

Sania, Ilya et Micha : « le trianon ». Tout les oppose ; mais, soumis aux brimades des Ă©lĂšves de leur Ă©cole moscovite, ils deviennent amis. Sania, le plus sensible, est destinĂ© Ă  la musique ; Ilya, dĂ©gingandĂ©, blagueur, est passionnĂ© de photographie et Micha, petit orphelin juif, vibre pour la poĂ©sie. GrĂące Ă  la figure tutĂ©laire de l’anachronique et aristocratique Anna Alexandrovna, grand-mĂšre de Sania, et celle charismatique d’un professeur de littĂ©rature, ils vont recevoir une Ă©ducation atypique dans le Moscou des annĂ©es cinquante et soixante. Leurs choix de vie respectifs diffĂšrent mais se rejoignent sur la volontĂ© irrĂ©ductible de l’émancipation et la libre-pensĂ©e. Ludmilla OulitskaĂŻa (Daniel Stein, NB fĂ©vrier 2009) mĂȘle avec un grand talent de conteuse l’histoire de ses hĂ©ros et une peinture satirique de la Russie poststalinienne : diffusions et publications clandestines entre Est et Ouest, articles subversifs et oeuvres d’écrivains dissidents tels Pasternak ou Soljenitsyne, omniprĂ©sence du parti et du KGB. Dans un maillage habile, l’auteur fait se croiser une grande variĂ©tĂ© de personnages, drĂŽles ou pathĂ©tiques, toujours pĂ©tris de ce tempĂ©rament slave si sĂ©duisant.Â