Un matin nous partons

CHAPIRO Florence

1960. Dans le quartier européen de Tunis, Bernard et Liliane Klein élèvent leurs trois filles et leur fils. Nina, l’aînée et Maud son amie, fille d’émigrants italiens, vont à Paris suivre des études universitaires. Leur amitié souffre néanmoins du caractère tyrannique de Nina, sarcastique et blessante envers Maud jugée socialement inférieure. Peu à peu, la fratrie au complet rejoint la capitale. Maud reporte son affection sur la cadette, Judith. Les parents, rapatriés un peu à contrecoeur, sont accueillis par les jeunes, mais s’adaptent difficilement. Dans ce deuxième roman (Les favorites, NB mars 2012) l’auteur, à travers le regard incisif de sa narratrice, dresse le portrait sans concession d’une famille juive de la bourgeoisie commerçante tunisienne. Avec une certaine finesse, elle rend compte de l’évolution des personnages sur quarante ans. Leurs traits s’affirment progressivement au fil des événements, heureux ou malheureux, sans toutefois parvenir à susciter une empathie particulière. Le vocabulaire est précis, l’écriture assez fluide et le ton souvent caustique. Un roman d’atmosphère.