L’heure bleue

SCOTTI Daria Michel, MARINONI Antonio

L’heure bleue, ce moment Ă©trange oĂč le jour cĂšde Ă  la nuit oĂč l’esprit est prĂȘt Ă  se laisser sĂ©duire par le monde imaginaire
 AbandonnĂ© sur un banc de gare, un livre tombe entre les mains d’un voyageur. Confortablement installĂ© dans le train , l’homme se plonge dans la lecture du journal intime d’Hortense des OrphĂ©es. Cette jeune fille du 18e siĂšcle Ă©tait tombĂ©e Ă©perdument amoureuse du Comte de Saint-Germain, intrigant alchimiste Ă  la rĂ©putation sulfureuse, mystĂ©rieusement disparu dans les montagnes suisses


Par la fenĂȘtre du compartiment dĂ©filent les paysages Ă©voquĂ©s, grisailles inspirĂ©es de gravures anciennes, tandis que le passager vit une Ă©trange aventure oĂč les personnages du passĂ© prennent vie et l’associent Ă  leur quĂȘte rĂ©ciproque. Voyageur ou hĂ©ros romanesques n’apparaissent qu’en silhouettes noires, Ă  la maniĂšre des papiers dĂ©coupĂ©s du 18e, donnant la prioritĂ© au rĂ©cit et aux dĂ©cors. Plaisir  littĂ©raire et esthĂ©tique, plaisir de perdre ses repĂšres, plaisir sensuel aussi d’un papier de qualitĂ©, plaisir de deviner des rĂ©fĂ©rences artistiques rĂ©pertoriĂ©es en fin d’ouvrage : un beau livre qui tĂ©moigne du pouvoir de la lecture.

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