Enfants des morts

JELINEK Elfriede

Dans les Alpes autrichiennes, au temps des vacances et de leur cortĂšge d’accidents, le futur des morts a dĂ©jĂ  commencĂ©. Leurs doubles sont crĂ©Ă©s qui les expulsent ou s’unissent Ă  eux. « Karine Frenzel, une femme de haute stature et d’un Ăąge moyen, sa mĂšre y aura toujours pĂȘchĂ© et sucĂ© jusqu’à l’os ses bonbons prĂ©fĂ©rĂ©s ; telle un protĂšge-rouleau de papier chiottes la vieille dame encapuchonne sa torchure de fille
 »  Le ton est donnĂ©. Se complaisant dans des odeurs de putrĂ©faction et de sexe Ă©rigĂ©, avec mĂȘme un JĂ©sus descendu de la Croix qui rĂ©pand sa semence, Elfried Jelinek outrepasse les conventions de la littĂ©rature. À l’opposĂ© de Bambiland (NB juin 2006), le dĂ©lire n’est plus maĂźtrisĂ© et donne naissance Ă  une logorrhĂ©e absconse aux incongruitĂ©s obscĂšnes d’oĂč le lecteur sort Ă©puisĂ©. « Nous abandonnons tout au pur apparaĂźtre, Ă  la plus extrĂȘme viscĂšrision, l’ultime vertucision d’un dirndl qui dĂ©pose la poursuite de notre sexe dans une vitrine guipurĂ©e. » Ici, page 377, le lecteur lui aussi abandonne
 Il s’agit de la traduction rĂ©cente d’une oeuvre dĂ©jĂ  ancienne, antĂ©rieure Ă  2004, date Ă  laquelle l’auteure reçut le prix Nobel de littĂ©rature.