Rumeur

Tarir, jeune Indien Zapiro, se voit traité de  » mangeur de capincho » par un de ses cousins à l’esprit malsain. Humilié publiquement, le voilà considéré comme un pleutre par les siens. Malgré des qualités physiques indéniables, c’est un enfant réservé, contrairement aux membres de sa tribu, volubiles et tapageurs. Les regards se font ambigus, la discorde s’installe, instillée par la rumeur qui se propage tel un poison. Devançant la sentence de ses pairs le promettant à l’exil, Tarir choisit de fuir, tel un paria, avant d’arriver au Pays mort, puis de connaître la civilisation à Los Blancos.   Rumeur de la médisance, rumeur de la forêt, sont filtrées par le cahier central d’illustrations formant comme un rideau de végétation pour passer d’un monde à l’autre, dans une sorte de rite initiatique porté par le chamanisme. Après le vide intérieur créé par l’exclusion, l’adolescent subit une catharsis salutaire vécue comme une résurrection, à la fois par sa rencontre avec une troupe de capinchos qu’il peut humilier à son tour, mais aussi par son combat contre un jaguar, véritable incarnation du Mal, l’esprit malfaisant tant de son cousin que de la calomnie. (M.-C.D. et A.-M.R.)