Westwood

GIBBONS Stella

À Londres, après le Blitz, c’est encore le temps du black-out. Lorsque Margaret trouve dans la rue un carnet de rationnement et le rapporte à son propriétaire, elle entre dans un univers nouveau, celui d’une famille aisée habitant une belle demeure de Westwood. Elle y tombe désespérément amoureuse du grand-père, écrivain connu, homme à femmes peu attiré par la jeune institutrice, toujours prête à rendre service mais au physique banal. C’est son amie, la flamboyante Hilda, rencontrée par hasard, que celui-ci a décidé de séduire. La traduction de cet ouvrage, paru en 1946, suit celle du Bois du rossignol (NB décembre 2013) qui a permis de renouer avec une romancière emblématique de son époque. Londres est marqué par la guerre, la campagne toujours aussi belle ; quant à la société, Stella Gibbons l’égratigne comme elle sait le faire. La jeune héroïne désargentée, modeste, effacée, doit supporter en silence le bon plaisir de bourgeois capricieux. Monsieur disparaît à ses heures, Madame plante là ses enfants pour retrouver ses amies. Dans cet univers plane l’ombre secrète des interdits. Surtout, que personne ne bouge de sa place ! Délicieusement observé, délicieusement fielleux, délicieusement anglais.