Voyages sur Chesterfield

COUSSIN-GRUDZINSKI Philippe

AllongĂ© sur son Chesterfield, le narrateur, glandeur au chĂŽmage, diplĂŽmĂ© d’une grande Ă©cole et nanti de trois mastĂšres, entame sa nuit sur la Toile des petites heures au petit matin, joints, musiques et Frosties en provision de route. Entre messages, conversations ou recherches, s’inscrivent des rĂ©flexions, des souvenirs d’amour, d’enfance, de voyages, de stages sans lendemain dans des boĂźtes de prod’
 Quelques avancĂ©es dĂ©finitives sont envisagĂ©es : laquer la cuisine en noir (un pot de laque se vole aisĂ©ment Ă  Bricorama), faire pousser du cannabis dans le jardin paternel et devenir trafiquant pour la subsistance quotidienne, augmentĂ©e de quelques larcins…. L’aube efface les rĂȘves et le glandeur rejoint son amant sous la couette. EnlevĂ©, plein d’autodĂ©rision, poĂ©tique Ă  sa maniĂšre, ce premier roman prĂ©sente quelques Ă©cueils pour ceux qui ne pratiquent pas assidĂ»ment Internet : vocabulaire technique, acronymes incertains, cĂ©lĂ©britĂ©s inconnues
 Au-delĂ  de la prĂ©sentation ironique du milieu des « jeunes cadres dynamiques, minables, grĂ©gaires et consommateurs », on sent l’amertume d’un jeune chĂŽmeur et son refus de la mĂ©diocritĂ© ambiante. Ces voyages d’une nuit dessinent ainsi le portrait d’un trentenaire d’aujourd’hui, peut-ĂȘtre pas si marginal qu’il y paraĂźt.