Et je danse, aussi

Pierre-Marie, écrivain connu, reçoit d’une admiratrice une volumineuse enveloppe annotée d’une adresse mail. En panne d’inspiration, il s’engage dans une relation épistolaire qui devient un exutoire puis une nécessité. Grand séducteur, il reste ébranlé par la disparition inexpliquée de sa dernière épouse, Adeline. Sa correspondante, elle-même solitaire, lui raconte sa vie quotidienne, souvent teintée d’une légère mythomanie. Ses mini-aventures éthylico-rocambolesques finissent par intriguer notre homme qui envisage une mystification. L’immatérialité de leur relation, le charme de sa partenaire et la curiosité relancent leur dialogue. Spécialistes avertis de littérature jeunesse, Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat abordent avec talent le roman épistolaire. Essai réussi, puisqu’on est séduit par les aventures des deux partenaires et de leurs aimables comparses, bons vivants rigolards et paillards. Le défaut du genre, l’ennui par répétition, disparaît grâce à un style impeccable, bien qu’un peu artificiel. Le propos un peu mièvre parfois sur la platitude du quotidien n’entraîne cependant aucune monotonie avant la chute finale prévisible et complètement farfelue. Léger, gai et contemporain, ce récit est rafraichissant. (M.Bi. et B.Bo.)