Vlan !

DORIN Perrine

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Mina ne parle jamais mais se fait très bien comprendre de son chien Pincha. Il faut dire qu’à la maison on ne s’entend pas, ses parents font beaucoup de bruit : son père est chef d’orchestre et sa mère cantatrice. Quand ils ne répètent pas chacun dans leur coin, ils se disputent et font claquer les portes.Un jour, malheureusement, Pincha se fait écraser par une de ces portes. Après le drame, plus de bruit, plus de disputes, plus de portes qui claquent mais le silence de Mina, devenu très lourd à supporter. Ses parents décident de l’emmener chez un psychothérapeute.

Un enfant écrasé par les personnalités fortes des parents, meurtri par la mort de son animal familier, seul confident : ces problèmes graves sont traités par la caricature. Dans la veine d’« Héloïse » de Kay Thompson, le graphisme au trait, souligné de taches de couleurs vives, évoque avec subtilité l’enfermement de l’enfant, l’omniprésence des parents, l’attention de la psychologue. Le retournement final montre un progrès chez l’enfant, mais le dialogue parent-enfant n’est pas renoué pour autant. Un album fort, salutaire pour ceux qui sont soumis à des parents trop polarisés sur eux-mêmes.