Vivre dans le feu : confessions.

TSVETAEVA Marina

En France, on connaît Marina Tsvetaeva par ses correspondances, en particulier celle, passionnée, qu’elle échangea en trio avec Rilke et Pasternak qui l’admiraient et l’aimèrent. Ici est traduite une partie de ses Carnets; ils restituent toutes les facettes d’une existence tragique, saccagée par l’Histoire. Intellectuelle, mariée tôt à un homme sympathique mais malade et irresponsable, elle vécut l’anéantissement de la Révolution de 1917, où une de ses filles mourut de faim. Commença alors un long exil de misère, en Tchécoslovaquie, puis en France où elle vécut quatorze ans, dans la méconnaissance générale, rongée par les soucis et les tâches matérielles mais toujours préservant son « âme », toujours écrivant (« écrire, c’est vivre »). De retour en URSS avec sa famille en 1939, sa fille, puis son mari furent aussitôt torturés puis déportés. Restée seule avec son fils de seize ans, elle se suicida en 1941. « J’aurai eu du début à la fin une vie de chien », écrit-elle.

La force, le génie de cette femme chez qui tout est incendie, même l’amour maternel, explosent à chaque page : l’accompagner au jour le jour est un privilège.