Villes rebelles : du droit à la ville à la révolution urbaine

HARVEY David

Le rôle de l’urbanisation dans les crises périodiques du capitalisme est important. Soumis à une logique financière plutôt qu’à une approche humaniste des besoins, les capitaux disponibles s’investissent dans des infrastructures, des logements, des équipements, accompagnés par un endettement incontrôlé des acquéreurs. Après l’inflation des prix dans l’immobilier, éclate la bulle spéculative, entraînant expulsions, faillites, chômage. La révolte viendra moins du prolétariat aujourd’hui dispersé, précarisé, que des citadins frustrés qui vivent ensemble. Des organisations autogérées, encadrées par l’État, pourraient améliorer le mode de vie, interdire les enrichissements scandaleux, préserver l’environnement. David Harvey est un géographe universitaire anglais né en 1935. Néomarxiste empirique, il s’oppose résolument au capitalisme. Son idée de le remettre en cause au plan local, par « le droit à la ville », étayée par des exemples passés ou récents, est intéressante : c’est une approche pragmatique par les citoyens susceptible de faire tache d’huile. Il rappelle que c’est en général des villes que sont issues les révolutions. Cet exposé des idées d’un courant de la gauche marxiste est assez passionnant. Un peu touffu, d’accès pas toujours facile bien qu’écrit dans un style vivant, une certaine culture économique et politique le fera mieux apprécier. (L.G. et D.A.)