Vie et mort de la Cellule Trudaine

CARPENTIER Christophe

Cadet souffre-douleur d’un aĂźnĂ© dominateur, Aldous Randall acquiert trĂšs tĂŽt la conviction que la dysharmonie du monde vient de la soif de pouvoir et de la vanitĂ© des hommes et des sociĂ©tĂ©s. Vision prophĂ©tique qui lui autoconfĂšre une mission : bĂątir une “SociĂ©tĂ© Nouvelle” humble et nivelĂ©e, non compĂ©titive. Ce combat Ă©volue assez vite vers une idĂ©ologie totalitaire et une implacable guĂ©rilla contre l’humanitĂ© narcissique, aidĂ© en cela par un contexte gĂ©opolitique dramatique entre 2013 et 2048.  Premier roman d’anticipation brillant et inquiĂ©tant, le livre est aussi une satire trĂšs noire et pessimiste des tristes rĂ©alitĂ©s de notre Ă©poque dont la projection, dans un avenir proche, conduit Ă  un chaos apocalyptique. Cette Ă©popĂ©e vers un Meilleur des mondes Ă  la Aldous Huxley s’essouffle, dans sa partie centrale, sous le poids des dĂ©tails et des dĂ©veloppements conceptuels verbeux, avant de repartir avec brio. On salue l’ingĂ©niositĂ© et l’imagination de l’auteur qui donnent Ă  sa fiction, efficacement racontĂ©e sous forme de journal, blog ou biographie, une bien troublante rĂ©sonance.