Valet de pique

OATES Joyce Carol

Bon mari, bon père de famille, surnommé le « Stephen King du gentleman », Andrew J. Rush est auteur de policiers à succès, des policiers sans obscénités ni sexisme. Mais à l’insu de tous, y compris de sa propre famille, et sous le pseudonyme de Valet de pique, le X du Noir, il écrit des policiers très hard. Tout se passe bien jusqu’au jour où il est accusé par une femme de plagiat. À partir de là tout dérape…    Imprévisible, Joyce Carol Oates (Sacrifice, NB Janvier-février 2017) passe d’un genre à un autre avec virtuosité. Dans cette histoire écrite à la première personne, elle exploite avec autant d’humour que de noirceur le thème du plagiat jusqu’à l’absurde, mais aussi celui de la duplicité. Son analyse du comportement d’un homme au double visage, que son goût pour l’écriture conduit aux portes de la folie, est étonnante. Pris dans un piège dont il ne comprend pas les ficelles, son héros, assailli par les souvenirs du passé, est poussé à franchir les bornes de la fiction. L’écriture très précise de la romancière contribue à faire de ce roman un peu artificiel un excellent divertissement. (M.-N.P. et V.A.)