Une maison explosive

ESCALONA Roberto Luque

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Le geste favori de Fidel Castro serait de se caresser la barbe
 mais, avant d’en arriver lĂ , le lecteur s’interroge sur les agissements Ă©tranges d’un professeur cubain en congĂ© au Mexique. Le mystĂšre s’éclaircit : il ourdit l’enlĂšvement d’un cĂ©lĂšbre Ă©crivain colombien, ami du dictateur, comme moyen de chantage pour permettre Ă  son fils de quitter Cuba. L’agresseur n’est pas un enfant de choeur : le lieu de dĂ©tention de l’écrivain est une maison bourrĂ©e d’explosifs


 

L’intĂ©rĂȘt de ce scĂ©nario rocambolesque, d’une rare violence a priori, rĂ©side dans la personnalitĂ© du kidnappeur dont les rĂ©fĂ©rences culturelles et l’humour verbal sont notables. Bien qu’ils soient politiquement opposĂ©s, le professeur et son prisonnier en viennent ainsi Ă  se dĂ©couvrir des goĂ»ts communs et Ă  se tutoyer dans des conversations amicales ! Dans ce roman trĂšs original, plein d’action, au ton humoristique, tous les personnages, paradoxalement, sont sympathiques. Pourtant, la rĂ©flexion politique et la critique du castrisme sont impitoyables. Pour dire lĂ©gĂšrement des choses graves, le style est excellent, mĂȘlant avec bonheur humanisme et cynisme affichĂ©.