Le Chasseur de têtes

ORTUÑO Antonio

Aujourd’hui exilé, Alex relate la montée d’un totalitarisme moralisateur et fascisant dans un pays indéterminé d’Amérique latine, et son rôle ambigu. Journaliste ayant dans le passé fait partie d’un groupuscule nationaliste, il est relancé par des extrémistes de droite sur le point de prendre le pouvoir et accepte lâchement de collaborer. L’oppression dictatoriale s’accentue, enlèvements et assassinats touchent bientôt ses proches – un monde pittoresque de farfelus et travestis – le forçant à réagir. Dans ce premier roman, l’auteur trace un portrait très noir de régimes atroces mais universels comme ceux de Castro, Pinochet ou Staline, etc. Si la satire de la violente prise du pouvoir et la dénonciation de la cruauté dictatoriale sont à peu près convaincantes, le roman n’en est pas pour autant complètement réussi. Il lui manque cet « on ne sait quoi » qui fait vibrer et participer à l’histoire. Est-ce parce que les personnages paraissent un peu plaqués, factices, ou parce que la narration manque de fluidité ?