Une lame si douce

JUNG Jochen

Ute emmĂšne sa fille Ruth Ă  l’hĂŽpital. Markus, l’amant de la jeune femme, a peut-ĂȘtre dĂ©celĂ© un cancer du sein. En l’attendant dans le parking, Ute rencontre Zotter. Elle, elle enseigne l’histoire de l’art – le Bernin – Ă  l’universitĂ©. Lui est veuf, empressĂ©, attentionnĂ©. Bien qu’elle soit heureuse avec son compagnon, le peintre Zumbach, Ute, sĂ©duite par Zotter, l’invite Ă  dĂźner le soir mĂȘme avec Ruth et Markus pour fĂȘter ses cinquante ans. Durant cette unique journĂ©e, oĂč le destin de chacun peut basculer, le temps s’écoule avec lenteur. L’auteur (Venezuela : petit roman, NB novembre 2008), Ă©diteur de Thomas Bernhard, reste au bord de tous les possibles avec des petits riens. L’histoire est peu crĂ©dible et le style manque parfois de fluiditĂ©, mais les personnages, sensibles, incarnĂ©s, existent, bien qu’ils ne soient qu’effleurĂ©s. Dans cette composition par touches, la rĂȘverie tient une large part, tout est subtil. Entre pensĂ©es intimes et rĂ©alitĂ©s vitales, l’atmosphĂšre, Ă  la fois palpable et Ă©vanescente, calme et mystĂ©rieuse, est nourrie par une douce tension. Rien n’est dit mais tout est lĂ .