Le contentement de Jennifer Wilson.

KENNEDY A.L.

Présentatrice de radio, Jennifer aime la solitude, le silence ; elle ne s’exprime que par le sexe dont elle connaît et invente les excès (thèmes déjà développés dans La volupté singulière, NB avril 2001). Les mots l’effraient… Arrive Martin. Amnésique. Ces deux êtres souffrants, toujours en recherche, vont, en un incessant dialogue, appréhender leur identité, se dévoiler. Elle lui rend « sa » mémoire : il navigue entre folie et création littéraire (il serait Cyrano de Bergerac, écrivain français né en 1619, et mourra, comme son modèle, à Sannois). Lui, apprivoise la jeune femme qui peut enfin exprimer ses traumatismes d’enfant : il lui révèle l’amour-tendresse, l’apaisement, le contentement.

 

Étrange roman onirique, brillant, dont la subtile et originale construction superpose deux univers décalés (pas toujours évidents à discerner) : celui de l’Angleterre actuelle, sévèrement jugée, celui de la France du XVIIe siècle. Il nous implique dans une belle histoire d’amour d’aujourd’hui, portée par la grâce divine et les voyages imaginaires dans les Belles Lettres Françaises. C’est parfois drôle mais long, totalement irrationnel et déconcertant.