Une feuille, un arbre

GIBERT Bruno

Quels points communs entre la feuille et l’arbre, la pierre et la montagne, la flaque d’eau et le lac, la flamme et l’incendie, l’averse et le chagrin, l’oeil et le cyclope ?

Cet imagier, aussi poĂ©tique que conceptuel, joue Ă  confronter, sur une double page, la partie et le tout. Parfois de maniĂšre Ă©vidente : le glaçon et l’iceberg, le jambon et le cochon ; parfois plus subtilement, l’un Ă©tant cause de l’autre, comme la flamme de l’incendie, le coup de pinceau du tableau, ou encore l’un dĂ©finissant l’autre tel l’oeil et le cyclope. Il faut aussi chercher du cĂŽtĂ© de la mĂ©taphore pour passer du chagrin Ă  l’averse, du cĂŽtĂ© de l’homonymie quand il s’agit de la lettre, du clin d’oeil quand, pour finir, le livre fait Ă©cho Ă  la page. Associations d’idĂ©es, associations d’images aux couleurs franches, au graphisme Ă©purĂ© pour entrer dans un jeu de logique oĂč les objets sont unis par une forme de nĂ©cessitĂ© qui n’exclut ni l’humour ni la fantaisie. Un bel album minimaliste et exigeant, mais moins difficile que dĂ©routant. Il faut tenter l’aventure