La graine du petit moine

Trois petits moines reçoivent de leur Maître une graine de lotus millénaire. L’un se hâte de la mettre en terre, histoire d’être le premier ; l’autre, manuels à l’appui, réfléchit ; le troisième continue de vaquer à ses activités et met sa graine en terre au début du printemps. Elle seule germe…

Ce conte de sagesse illustre deux aspects de la pensée bouddhiste : les deux premiers « jardiniers », tout à leur ardeur de réussir, sont inaptes au détachement de soi grâce auquel le troisième est à l’écoute de la nature. Cette sérénité lui permet de semer au bon moment, celui où la terre est prête à recevoir la graine car elle ne se plie pas aux exigences des hommes. Belle leçon de retenue et de patience qui montre aussi la vanité de la volonté de puissance. La simplicité du récit la rend très accessible. L’illustration, dans une palette raffinée de bruns et de gris, joue sur l’expressivité des personnages, l’importance du détail dans la mise en scène et la poésie de la représentation de la nature.(C.B.)