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Publiés en 1994 et 1996, ces récits antérieurs aux « Vierges de Pierre » (N.B. déc. 2003) décrivent le Zimbabwe avant et au cours de l’indépendance et les traumatismes de deux femmes victimes de violences. L’auteure emploie des voies détournées pour suggérer les situations, les troubles politiques faisant écho à de poignantes scènes de vie. Mazvita, ayant trop légèrement quitté son compagnon, sacrifie à son ambition l’enfant qu’elle porte mais n’en sort pas indemne. Zizha est une fillette qui se mure dans le silence après un viol incestueux dont la douleur l’obsède malgré l’aide d’une grand-mère affectueuse (la mère ayant tué le coupable est en prison).
Si de nombreux retours en arrière et un déroulement chaotique rendent la lecture difficile, outre l’effroi que nous inspirent ces malheurs et cette misère, le lecteur sera subjugué par la force de l’évocation, par la beauté du pays. L’auteure, proche des femmes comme de la nature, possède un style incantatoire et impressionniste qui abonde en métaphores et visions oniriques.