Une famille délicieuse

MARSH Willa

Sur la côte sud-ouest de l’Angleterre, Mina, vieillissante, a recueilli dans la belle maison isolée où elles ont grandi la plus jeune de ses quatre soeurs, handicapée à la suite d’un terrible accident de la route. Leur routine de vie tranquille et presque heureuse est troublée le jour où elles acceptent de s’occuper de leur aînée à la santé mentale déclinante, dont l’arrivée déclenche le réveil de secrets et de tensions que le temps avait ensevelis. Willa Marsh (Le prix de l’innocence, NB mars 2013) décrit joliment la vie de cette fratrie élevée après-guerre dans l’amour de la littérature anglaise, de la nature et des chiens. Mère et filles, toutes belles et unies, formaient en apparence une famille délicieuse. La découverte de non-dits en cascade, dont certains assez prévisibles, fissure peu à peu cette belle façade derrière laquelle se dissimulaient remords, culpabilité, rancoeurs, peur de voir révélé ce qui était resté soigneusement occulté durant des années. Ce n’est pas sans impact sur la génération suivante dont la peinture vient en contrepoint de celle des aînés, montrant que les traits de caractère se transmettent et que l’histoire se répète malgré l’évolution des moeurs. Un thème un peu rebattu mais une lecture agréable.