Un été

ALMENDROS Vincent

Invité par son frère Jean à passer quelques jours sur son voilier, Pierre arrive à Naples avec sa petite amie, une jeune étudiante norvégienne. Jean leur fait fièrement visiter son bateau avant qu’arrive sa femme Jeanne. C’est l’été, l’air est suffocant, il semble bien que Jeanne et Pierre aient eu préalablement une aventure… Les quatre personnages évoluent malaisément pendant trois jours dans cet espace étriqué, de Naples à Capri, puis vers le sud. Le malaise de Pierre, le narrateur, dû à l’étroitesse des lieux, son mal de mer, une promiscuité à risque ainsi que le mécontentement de la jeune Norvégienne croissent dans une atmosphère moite et une torpeur humide et malsaine. La croisière se termine brutalement. Vincent Almendros (Ma chère Lise, NB décembre 2011) installe en quelques pages un huis clos pesant, lourd de non-dits et de secrets, et le mène sans faillir dans ce second roman extrêmement concis. Dans une ambiance mortifère, parfaitement suggérée, où tout est flaccidité, où chaque détail prend un relief particulier, le suspense monte en puissance, presque intolérable. Lorsque survient ce qui semble être la chute, il est impossible d’imaginer le dénouement machiavélique que réserve le dernier chapitre. L’auteur nous a bien eus !