Un destin miniature

Paul Parc n’en peut plus de sa thèse d’économie et, pour échapper à sa mère et à la purée-saucisse du dimanche, il s’enfuit un soir au volant de la voiture familiale. Rossé par une bande de voyous la nuit sur un parking, il se retrouve à l’hôpital. À sa sortie, des bonnes soeurs lui offrent le gîte et le couvert en échange de menus services. Puis, après un passage en foyer d’insertion, il accepte un poste de serveur au bord de la mer suivi d’un emploi subalterne dans une banque. Sa vie est balisée de rêves et de réflexions glanées ici ou là, méticuleusement consignés dans un carnet. Ce premier roman de Gaëlle Heureux risque d’être moins remarqué que son précédent recueil de nouvelles paru en janvier 2014 et couronné par le prix de la Société des Gens de Lettres. Il retrace l’existence d’un personnage terne, solitaire et complexé, balloté par les événements, en pleine crise existentielle. Les minuscules parcelles d’une vie quotidienne morne et sans relief peinent à retenir l’intérêt du lecteur. Les chapitres juxtaposés s’enchaînent sans rythme véritable et le héros ne suscite aucune empathie. Dommage car l’écriture reste fluide et très personnelle. (E.Ca. et M.S.-A.)