Tuer Van Gogh

CHÉRER Sophie

1890.Vincent Van Gogh rejoint le Docteur Gachet Ă  Auvers-sur-Oise. Se sentant en pleine possession de ses moyens, il peint, fort d’une inspiration qui ne le quitte pas. Il rencontre les frĂšres SecrĂ©tain dans une bande de jeunes gens fortunĂ©s et oisifs ; l’aĂźnĂ©, Gaston, perçoit le talent du peintre mais ne le dĂ©fend pas contre la brutalitĂ© grossiĂšre du cadet.  Rien de ces six semaines dans la correspondance de Van Gogh ! Sophie ChĂ©rer part de cet Ă©tonnant silence pour rĂ©inventer le dernier Ă©tĂ© de l’artiste : Van Gogh a besoin d’ĂȘtre aimĂ©, reconnu. Sa grande naĂŻvetĂ© fait qu’il se laisse prendre aux manipulations de RenĂ© : jalousie ou jeu pervers. La romanciĂšre, fascinĂ©e par le gĂ©nie et par la fragilitĂ© du peintre, par le mystĂšre qui a entourĂ© sa mort, comble le vide, invente des pĂ©ripĂ©ties de la vie quotidienne Ă  Auvers pour donner corps Ă  l’acharnement fou du peintre et Ă  cette relation toxique qui laisse comme une inquiĂ©tude. Tous les ressorts du romanesque sont lĂ , presque trop. De quoi donner envie, nĂ©anmoins, de dĂ©couvrir l’oeuvre de l’artiste. (A.D. et C.B.)