Tout dort paisiblement, sauf l’amour

PUJADE-RENAUD Claude

1855. RĂ©gine Schlegel vit aux Antilles danoises avec son mari Frederik, gouverneur, quand leur parvient l’annonce de la mort de SĂžren Kierkegaard, premier fiancĂ© de la jeune RĂ©gine Olsen en 1841. Pourquoi avait-il rompu ? Pour la protĂ©ger de la malĂ©diction familiale, de sa propre mĂ©lancolie ? Craignait-il la dilution de son gĂ©nie ? Durant les deux annĂ©es qui suivirent la rupture, l’auteur du Journal d’un sĂ©ducteur ne cessa d’écrire. Quand ils rentrent Ă  Copenhague, Frederik exerce les plus hautes responsabilitĂ©s tandis que RĂ©gine se comporte en Ă©pouse modĂšle. Mais le dĂ©cĂšs et la notoriĂ©tĂ© croissante de Kierkegaard la poursuivront toute sa vie.  Dans la veine biographique du prĂ©cĂ©dent roman, Dans l’ombre de la lumiĂšre (NB fĂ©vrier 2013), mais avec moins d’élan, cette longue quĂȘte polyphonique nous plonge dans l’austĂšre sociĂ©tĂ© luthĂ©rienne danoise. HantĂ©s par le passĂ© qui revient en boucle, RĂ©gine et plusieurs proches de SĂžren se relaient pour questionner sans fin la personnalitĂ© et la pensĂ©e du grand homme, Ă  la fois romancier, poĂšte, penseur religieux, philosophe. Son histoire familiale, son oeuvre, ses lettres sont passĂ©es au tamis au point que l’on peine Ă  saisir l’essence de ce « gĂ©nie » complexe et indĂ©finissable. (D.D. et A.-M.D.)