Tous la même rivière

STARKOFF Vanina

Sur le fleuve Amazone et ses affluents, on se laisse glisser sur de longues barques, des jangadas de pêcheurs, ou de modestes radeaux, canots et canoés, voire une simple planche à voile. On sillonne les eaux pour aller faire commerce de denrées, on papote, on rit, on danse. Certains font la sieste dans le bercement des clapotis, d’autres laissent dériver leur embarcation pour rejoindre l’âme soeur. Chacun suit son rythme, comme celui de la samba ou bossa-nova, ponctuées par carimbos et banjos.  Dans la musique brésilienne, se mélange le triple héritage des influences américaine, portugaise et africaine. Les reliquats de l’esclavage y sont suggérés. Comme des peintures d’art naïf haïtien, les teintes franches et gaies claquent sur la page. La couleur dominante est le jaune, celui du soleil. On peut avoir envie de dévorer la vie en suivant le rythme trépidant de la danse comme un flot impétueux, ou choisir de laisser le temps glisser doucement en se laissant porter par l’onde. (M.-C.D.)