Tokyo année zéro

PEACE David

&

 

Tokyo, années 45-46. Dans une atmosphère de capitulation morbide, plusieurs assassinats de jeunes femmes sont commis. Pourriture, défaitisme, violence et suspicion règnent en maîtres sur une ville en ruines, assiégée de toutes parts. L’humiliation des vaincus n’a d’égale que la morgue des vainqueurs. Physiquement et psychologiquement abîmé, l’inspecteur Minami, anti-héros à la solde d’un mafioso local, découvre que « personne n’est qui il prétend être », leitmotiv de l’ouvrage. Sa narration chronologique met en exergue le climat mortifère et suicidaire de l’« année zéro » tokyoïte.

 

La construction saccadée, les phrases incantatoires, le style original, mais quasi clinique, instillent inexorablement un sentiment de malaise et d’ennui. Le propos de ce thriller est ambitieux, le lieu, l’époque, les thèmes traités – culpabilité, responsabilité, mémoire, humanité – intéressants. Mais redites, longueurs et lourdeurs du premier acte de cette trilogie augurent mal de la suite.