Star Trek (The Shaolin cowboy ;1)

Darrow Geof

Le Shaolin cowboy traverse un dĂ©sert sans fin Ă  dos d’une mule douĂ©e de parole, particuliĂšrement bavarde et un poil philosophe, lorsqu’il tombe dans le guet-apens du Roi Crabe et de ses trĂšs, trĂšs, trĂšs nombreux hommes de main. Le Roi Crabe est vraiment un crustacĂ© dont la famille a Ă©tĂ© dĂ©vorĂ©e malencontreusement sur un plateau de fruit de mer par notre hĂ©ros. Le mollusque Ă  carapace, qui aime bien papoter aussi, est allĂ© s’entraĂźner auprĂšs des plus grands MaĂźtres de Kung Fu pour affronter notre cavalier. Un combat d’une rare intensitĂ© dont les adversaires toujours plus nombreux et inattendus s’engage contre le Shaolin Cowboy, expert en arts martiaux, qui en a vu d’autres.

            
Cette Ɠuvre dans une Ă©dition de prestige sur papier glacĂ© est une vraie claque graphique et scĂ©naristique. Le dessin extraordinaire est un croisement de Moebius, pour la ligne Ă©purĂ©e dans ce dĂ©sert colorĂ©, et de Boucq pour la violence et les portraits rĂ©alistes. Le scĂ©nario rappelle les dialogues de Tarantino dans une ambiance de sĂ©rie B avec beaucoup d’humour, des jeux de mots pourris et des tonnes de situations dĂ©calĂ©es ou anachroniques. Le dĂ©coupage est insolite, certaines doubles planches pourraient ĂȘtre des cases, les plans larges s’étirent et les combats sont aussi interminables qu’épiques. Le Shaolin cowboy tranche, dĂ©chire, pulvĂ©rise, dĂ©cime une horde de junkies, de zombies, et de requins envoĂ»tĂ©s, avec le gĂ©nie de son auteur qui n’a pas Ă©tĂ© le story-boarder de Matrix pour rien. Les combats peuvent paraĂźtre invraisemblablement longs, mais on plonge dans cette bande dessinĂ©e comme dans une flaque de LSD concentrĂ© : au dĂ©but on s’étonne de chaque dĂ©tail et on rit de tout puis on se noie, on boit la tasse et le dĂ©lire s’amplifie et repousse encore plus loin les limites de l’imagination de ce western pas comme les autres. Certains invoqueront l’overdose