Sous ses yeux

ARMSTRONG Ross

Lily Gullick travaille dans le marketing médical. Aiden, son mari, est scénariste. Ils vivent dans le nord de Londres, dans un quartier en cours de rénovation et de gentrification. Mais des constructions des années 60 sont encore habitées… Lily souffre d’insomnies et d’un besoin impérieux et pervers de surveiller ses voisins à la jumelle sous le prétexte d’observer des oiseaux. Lorsqu’une jeune étudiante disparaît et qu’une voisine est assassinée, Lily croit repérer l’éventuel assassin…   Sous forme de journal à la première personne et destiné à son père, la narratrice de ce premier roman exprime fiévreusement ses angoisses. De nombreuses phrases, à peine ébauchées, s’enchaînent sur un rythme saccadé et obsessionnel, révélant un déséquilibre inquiétant. Dans une ambiance urbaine où la mixité sociale, les démolitions et les expulsions sont scandées par les coups de boutoir des boules d’acier sur les immeubles condamnés, la fébrilité de l’héroïne entretient une certaine tension et l’imminence d’un danger. Cependant les en-têtes de chapitres, un brin sibyllins, qui se réfèrent au monde ornithologique, sans pour autant convaincre, ainsi que les multiples poursuites et la chute, ne créent pas un vrai suspense. Une version romanesque de Fenêtre sur cour (Hitchcock) qui risque de décevoir.   (M.Bi. et A.-M.D.)