L’hiver dernier, je me suis séparé de toi

NAKAMURA Fuminori

Kiharaza Yûdai, photographe d’art accusé d’avoir fait brûler vives deux femmes, est condamné à mort. Un journaliste, résolu à comprendre ses motivations et à écrire sa vie, lui rend visite et commence à correspondre avec lui. Il rencontre sa soeur Akari dont il devient l’amant, l’avocat Katani, seul ami de Kiharaza, puis un créateur de poupées, plus attirantes que leur modèle, qui poussent parfois leur commanditaire à vouloir supprimer l’original. Entrent en scène également un mystérieux candidat à la publication de la biographie de Kiharaza qui nie être l’auteur des meurtres, et un éditeur.   Phrases courtes, écriture nerveuse et précise. Une histoire compliquée où chaque ligne, chaque mot comptent, où tout finalement s’imbrique parfaitement. L’apparent désordre que se permet l’auteur (Révolver, NB avril 2015), dans de courts chapitres dont il ne livre pas toujours clairement qui est le narrateur et pas davantage la date, n’est qu’un trompe-l’oeil. Il est essentiel de suivre attentivement chaque épisode sous peine de se perdre. Brillantes explications à la fin, mais la personnalité de la plupart des intervenants, souvent proches de la folie, leur amoralité et leur monstrueux cynisme laissent un goût amer. (M.F. et P.B.)