Si je devais…

BEAUMONT Germaine

Germaine Beaumont est une figure du XXe siècle. Amie de Colette, romancière, journaliste, traductrice, productrice d’émissions de radio, elle a obtenu le prix Renaudot avec son premier roman Le piège en 1930. Voici une suite de chroniques, qui lui valent cet éloge de Colette : « Rien n’est difficile comme ces petits oeuvres léchées, encore faut-il que le coup de langue n’y paraisse pas. » En moins de deux pages, elle aborde les saisons, le diable, le romantisme, l’ennui, l’enfance, les malles, les clefs, les voyages, les oeufs de Pâques, la pluie en été, et j’en passe… on dirait du Philippe Delerm en plus désuet, avec la langue de l’entre-deux guerres et un côté “c’était mieux autrefois”. Elle commence ainsi : « Par son goût de plus en plus prononcé pour les ornements naturels, notre civilisation retourne doucement à la barbarie… » Elle finit par une sorte de poème : « Si je devais partir, ne me cherchez pas dans le souvenir… s’il se peut qu’après moi quelque chose demeure, vous ne le trouverez qu’en ne cherchant pas. » C’est aussi notre impression, une certaine légèreté derrière de jolis mots…