Si j’avais une girafe

SILVERSTEIN Shel

Quand l’enfant se prend à rêver d’une girafe, il imagine l’étirer pour en avoir une et demie. Puis il l’affuble de vêtements et d’un certain nombre d’accessoires, avant que quelques animaux viennent s’agglutiner sur son animal. Cet échafaudage d’éléments ajoutés crée un monde fantastique où l’imagination enfantine émet hypothèses et suppositions. Pour se tirer d’un mauvais pas, l’enfant tend une perche, point de rupture qui entame la « déconstruction ». Un à un, les éléments s’effacent pour revenir à la case départ.   Construit sur un principe d’accumulation, le livre peut se lire dans un sens ou dans l’autre. Le dessin, à l’encre noire, occupe le fond blanc de la page unique, puis des deux pages. Aucun décor n’est utile; seuls l’enfant, sa girafe et son monde imaginaire animent ce rêve où tout est possible avec un « si ». Mais la mauvaise traduction de ce poème, publié en 1964, occulte totalement les rimes et la subtilité du texte original. On passe à côté de l’humour qui aurait pu être rendu dans une élaboration poétique à la manière de Desnos. (M.-C.D.)