Semailles mortelles

BERG Alex

Djamal, Ă©tudiant ingĂ©nieur, attend sa mĂšre Sahar Khadim, mĂ©decin, Ă  la sortie de l’hĂŽpital de la charitĂ© de Berlin, oĂč elle exerce. Soudain, deux jeunes gens Ă©mĂ©chĂ©s bousculent Sahar. Des insultes racistes fusent, des coups sont Ă©changĂ©s. Djamal se retrouve menottĂ© au commissariat. Il dĂ©couvre que son rĂ©cent sĂ©jour en Irak, pays d’origine de sa famille, n’est pas passĂ© inaperçu. Au mĂȘme moment en France, un attentat djihadiste a fait cinquante morts et deux cents blessĂ©s. Selon la police, l’un des auteurs s’est rĂ©fugiĂ© en Allemagne. Les rouages d’un engrenage dramatique se mettent en marche.  L’action de Semailles mortelles se situe dans le prolongement de Zone de non-droit. On y retrouve certains membres des services secrets. Se greffe ici la figure d’un manipulateur islamiste. Le personnage principal devient l’instrument des deux parties : appĂąt et/ou martyr. Sans nouveautĂ©, l’auteure allemande (La fille de la peur, NB juillet-aoĂ»t 2017) dĂ©crit le rejet communautariste provoquĂ© par l’arrivĂ©e des migrants et la crainte d’une radicalisation au sein d’une population musulmane intĂ©grĂ©e. La menace terroriste gĂ©nĂšre la peur et celle-ci entraĂźne la mise Ă  mal des principes dĂ©mocratiques les plus Ă©lĂ©mentaires. La fin justifie-t-elle les moyens ? Si les mobiles divergent, le rĂ©sultat rĂ©unit bons et mĂ©chants dans la mĂȘme impasse. (A.-C.C.M.)