Se le dire enfin

LEDIG AgnĂšs

Sur le quai de la gare de Vannes, Edouard quitte brusquement sa femme pour partir avec une romanciĂšre anglaise ĂągĂ©e qui l’emmĂšne dans la forĂȘt de BrocĂ©liande ; il s’y promĂšne longuement et rĂ©flĂ©chit sur sa vie. Il rencontre GaĂ«lle et son fils, trĂšs douĂ© pour la mĂ©canique et muet depuis la mort de son pĂšre, le vieux Raymond et ses mots anciens, la mystĂ©rieuse AdĂšle qui ne veut plus retourner dans l’auberge de ses parents. Surtout, il retrouve Élise, son amour de jeunesse, et se demande s’il ne doit pas complĂštement changer d’orientation et s’installer prĂšs de ces lieux chargĂ©s de lĂ©gendes.  

AprĂšs un dĂ©but assez lent, avec de belles descriptions de cette cĂ©lĂšbre forĂȘt, l’action dĂ©marre enfin. Chacun est hantĂ© par un secret, qui se dĂ©voile peu Ă  peu, puis Ă©clate quand tous arrivent Ă  le dire. Si le personnage principal est un peu fade et hĂ©sitant, et si sa femme rĂ©unit caricaturalement tous les dĂ©fauts, les personnages secondaires sont plus convaincants. L’écriture fluide est parfois lĂ©gĂšrement apprĂȘtĂ©e. Mais AgnĂšs Ledig (Dans le murmure des feuilles qui dansent, NB juillet-aoĂ»t 2018) plonge le lecteur dans une atmosphĂšre parfois onirique qui l’emmĂšne agrĂ©ablement dans une histoire trĂšs humaine. (D.C. et A.Le.)