Le Crépuscule des Justes

GLEIZE Georges-Patrick

Sainte-Colombe-sur-l’Hers, octobre 1998. Hors saison, il est rare de voir un touriste dans la petite commune dépeuplée. Roger Darmon vient enquêter sur la disparition mystérieuse de son père en 1962, peu après sa naissance. Un ancien réfugié espagnol lui révèle que François Darmon, enfant rescapé des rafles qui avaient décimé sa famille juive à Paris, avait été recueilli par l’instituteur du village après l’incendie par les Allemands, en 1943, de la ferme où il s’était caché. Mais ensuite ? Pourquoi lui a-t-on toujours dissimulé qui était vraiment le disparu : héros, victime, salaud ?…  

L’auteur (Les noisetiers du bout du monde, HdN décembre 2018), très bien documenté, dresse, avec un grand souci des détails, un tableau de l’atmosphère sous l’Occupation puis au début des Trente Glorieuses dans sa région de coeur, l’Ariège, dont les habitants et les paysages sont décrits avec talent. Aux faits de délation, de trahison et d’omerta en temps de guerre, succède une énigme vaudevillesque un peu faible. Les personnages de témoins, surtout ceux des « Justes-sans-le-savoir », sont mieux développés que ceux des traîtres facilement repérables et caricaturaux. L’écriture, académique et sérieuse, laisse peu de place à l’émotion.  (T.R. et L.D.)