Sable noir

CHAWAF Chantal

« Le jour le plus long » a été maintes fois évoqué. Le prologue de ce roman qui se déroule sur les plages du débarquement revient sur cet événement en utilisant des archives militaires. La narratrice habite une maison isolée dans les dunes, adossée à un blockhaus en ruines. Son compagnon est souvent absent et elle se plaint de son indifférence et de son mutisme. Elle souffre aussi de la folie de sa mère, internée dans un hôpital proche d’où elle s’échappe parfois. Un bombardement l’a privée de raison, « depuis la guerre, elle n’a plus jamais voulu vivre. » La jeune femme, en proie au mal-être, se réfugie dans le souvenir des soldats morts il y a soixante ans. Elle sollicite la mémoire collective en fréquentant les musées, les cimetières militaires, en recherchant le témoignage d’un vétéran.

 Les vastes étendues de sable et d’eau, noyées dans la brume, confèrent à cette plongée dans le passé un climat malsain dans lequel l’auteur aime envelopper ses personnages (L’ombre, NB mai 2004). L’écriture exacerbée et véhémente lassera de nombreux lecteurs.