Renaître

SONTAG Susan

Le fils de Susan Sontag explique dans une préface sensible et argumentée pourquoi il a choisi de publier les carnets intimes de sa mère, en découpant une première tranche qui va de 1947 (Susan Sontag avait alors quatorze ans et une fulgurante précocité) jusqu’à 1963, l’année de ses trente ans. S’ils font entrevoir une pensée originale et forte, ils suggèrent pourtant une image pas toujours valorisante et s’encombrent de détails quotidiens.

 

Le lecteur se faufile entre menus, horaires de sommeil, noms de lieux et listes de livres à lire, s’étonne parfois des jugements rapides et définitifs sur oeuvres et personnes, cueille quelques échos d’une vie intellectuelle brillante et suit les aléas d’une vie relationnelle moins heureuse. Se reconnaissant lesbienne à seize ans, ardente et maladroite, Susan Sontag ne s’en marie pas moins à dix-huit ans avec un de ses professeurs, enfante un fils, divorce pour s’engager dans des liaisons homosexuelles orageuses et insatisfaisantes. Ce parcours est souvent suggéré par des phrases rapides, quasi télégraphiques et avec un propos délibérément autocentré. Avec de temps à autre quelques notations  intéressantes sur l’écriture, la musique, les religions, la philosophie,  le mariage ou l’enfance…