Randall

GIBBS Jonathan

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Vincent, jeune et brillant trader, assiste Ă  l’exposĂ© de fin d’études de Ian Randall qui se termine en une sarabande dĂ©bridĂ©e ; leur connivence est immĂ©diate. SuccĂ©dant au Pop Art, les nouveaux artistes crĂ©ent des installations conceptuelles oĂč le provocant Randall fait merveille. Financier pour l’un, artistique pour l’autre, le succĂšs conforte leur amitiĂ©. Mais sous une apparente facilitĂ©, l’artiste recherche inlassablement l’effet scandaleux, jusqu’à atteindre une forme d’abjection qui provoque la rupture entre amis. À son dĂ©cĂšs, sa veuve et Vincent sont nommĂ©s exĂ©cuteurs testamentaires. Ils dĂ©couvrent un atelier secret. Jonathan Gibbs, rĂ©dacteur dans de nombreux journaux, livre un premier roman satirique retraçant l’éclosion du mouvement des “Young British Artists” qui rĂ©volutionna l’art contemporain en plaçant l’artiste au centre de l’oeuvre (les initiĂ©s trouveront les clĂ©s). Infatigable crĂ©ateur-provocateur, le personnage central repousse toujours plus avant les limites de ses investigations, mais n’échappe pas Ă  l’ambigĂŒitĂ© des marchĂ©s qui le convertissent malgrĂ© lui en valeur financiĂšre. Par d’habiles descriptions, l’auteur restitue la complexitĂ© et l’impact mĂ©diatique des installations « conceptuelles » et, grĂące Ă  une intrigue bien construite, l’équivoque des relations amicales et amoureuses. Une approche percutante, trĂšs renseignĂ©e, d’un art discutĂ©. (M.R. et C.R.P.)