Qu’ils y restent

LEJONC Régis, MÉRIAUX Pascal, REB'S Riff

Au Nord, il y a le Loup, terrible habitant des forêts et dévoreur des Hommes. À l’Ouest, on trouve l’Ogre féroce se nourrissant des civilisations aztèques et mayas. À l’Est, il y a le vampire s’abreuvant du sang des pauvres Transylvaniens. Enfin, au Sud, un sorcier cannibale et effrayant. Une fois leurs populations exterminées, ils se mettent en quête de chair fraîche. Le voyage est long jusqu’à ce qu’ils se croisent, au coeur du monde. Qu’arrive-t-il lorsque quatre despotes des peurs et terreurs se confrontent ? Ils s’annihilent jusqu’à disparaître dans la terre. Qu’ils y restent !  Issus de différentes cultures, ces monstres se conjuguent pour un conte cruel, une fable oppressante. Les illustrations, magnifiques, sont extrêmement sombres ; les cases sont entourées de frises renforçant l’idée d’enfermement. Le découpage est très visuel et la recherche graphique (couleurs et formes) permet d’identifier immédiatement les personnages. Avec son aspect hypnotique et envoûtant, son scénario mené de main de maître et son texte magnifiquement poétique, cette bande dessinée est un beau pied-de-nez aux cauchemars d’enfants. (L.-L.D.)