Ginette Raimbault revisite son parcours assez singulier de psychanalyste, exercé non seulement en cabinet, mais aussi dès les années soixante dans le cadre de l’hôpital. Médecin également, elle y est entrée en qualité de chercheur, pour étudier l’impact de la psychanalyse sur les grands malades : ce qui, à l’époque, était une approche très novatrice. Elle aborde toute question avec la plus grande sincérité : carence maternelle, anorexie, lucidité des enfants malades face à la mort, deuil : sujets déjà évoqués dans Lorsque l’enfant paraît (N.B. fév. 1997). La psychanalyse, à ses yeux, relève beaucoup moins d’une technique que d’une disposition à être à l’écoute de l’autre, de l’inconscient : il faut comme une « grâce reçue au départ », une sorte de don à cultiver sans cesse, dans la solitude et une totale liberté de pensée.
Les dialogues sont clairs, subtils, ils demandent parfois certaines connaissances (nombreuses références à Freud, Lacan, Dolto…) pour être parfaitement suivis. Ce témoignage est un riche plaidoyer, plein d’humanité, pour une discipline souvent mal perçue.