Que tous nous veuille absoudre

JANICOT Stéphanie

La douceur printaniĂšre invite Ă  s’attarder sur les terrasses des cafĂ©s, et Saar n’est pas la seule Ă  entendre, par un beau jour d’avril, un enfant haranguer les passants. Journaliste de guerre, elle a perdu l’usage d’une jambe dans un accident en Irak dont son mari a Ă©tĂ© la victime. Elle voit de sa fenĂȘtre donnant sur une place parisienne le garçon de dix ans tenir des discours enflammĂ©s. Ses imprĂ©cations l’interpellent, et ceux qui l’entourent, une amie pharmacienne, son beau-fils photographe, une Ă©tudiante, n’y sont pas insensibles


 

À travers l’histoire du petit «prophĂšte» auquel s’attache l’ancienne journaliste, l’auteure s’interroge sur l’intĂ©gration, le mĂ©tier de reporter et l’impact des images violentes sur les sociĂ©tĂ©s nanties. Ces rĂ©flexions s’insĂšrent dans un rĂ©cit vivant qui traite du quotidien sur un ton enlevĂ© et distanciĂ©. On y retrouve des thĂšmes qui lui sont coutumiers (cf. Dans la tĂȘte de ShĂ©hĂ©razade, NB octobre 2008) : l’amitiĂ©, les liens familiaux, le deuil ou le courage face aux Ă©preuves. Le trait quelque peu forcĂ© donne Ă  la gravitĂ© du sujet un tour finalement optimiste.