Que le diable soit avec nous

AHLBORN Ania

Stevie a dix ans. Il vit dans l’Oregon. C’est un enfant Ă©veillĂ©, plein d’imagination, mais qui souffre de difficultĂ©s d’élocution. Quand Jude, son cousin et meilleur ami, revient Ă©puisĂ© aprĂšs une disparition inexpliquĂ©e de plusieurs jours dans la forĂȘt, il le trouve trĂšs changĂ©. Son inquiĂ©tude se transforme en angoisse lorsqu’une accumulation d’indices le persuadent que Jude n’est plus Jude mais un monstre qui habite son enveloppe corporelle. Personne ne le croit.  Un bon roman d’horreur ne doit pas aller trop vite s’il veut Ă©viter un rejet immĂ©diat ou une lassitude prĂ©maturĂ©e. Ici la prise de conscience de phĂ©nomĂšnes irrationnels de plus en plus terrifiants s’insinue plutĂŽt habilement Ă  travers le regard d’un petit garçon que sa difficultĂ© Ă  s’exprimer isole. Pourtant, l’auteure, spĂ©cialiste du genre, casse soudain cette dynamique. À la solitude de l’enfant confrontĂ© Ă  un ennemi insaisissable, elle substitue sans transition l’histoire d’un couple mĂšre-fils, qui projette le lecteur dans un monde de folie d’une tout autre nature. En tentant de nouer les fils de deux approches aussi hĂ©tĂ©rogĂšnes, le scĂ©nario s’embrouille pour s’achever dans une sorte de pseudo emballement bĂąclĂ©, oĂč rĂ©pĂ©titions et lourdeurs martelĂ©es Ă  l’envi tentent en vain de relancer un suspense moribond.   (A.Lec. et M.S.-A.)