Quand Dieu apprenait le dessin

RAMBAUD Patrick

En 827, le tribun de l’üle de Torcello, dans la lagune de Venise, fait du commerce. Il va jusqu’à Mayence vendre de la soie et des Ă©pices venues d’Orient et acheter des esclaves et des armes trĂšs prisĂ©es des Ă©mirs turcs. À son nĂ©goce s’ajoute une mission : rapporter d’Alexandrie la relique momifiĂ©e de saint Marc censĂ©e protĂ©ger Venise de sa rivale, Rome. Il est escortĂ© d’un moine buveur et dĂ©bauchĂ© et leurs aventures se succĂšdent, plus cocasses les unes que les autres.  AprĂšs François le Petit : chronique d’un rĂšgne (NB avril 2016), Patrick Rambaud change de registre. Il puise le titre de son nouveau livre dans le DĂ©camĂ©ron de Bocage et raconte une expĂ©dition « branquignole ». Proche aussi de la farce, son roman en a le cĂŽtĂ© comique et truculent. Tout le texte est articulĂ© autour de tromperies, de supercheries – on peut parfois remplacer une Ă©paule de saint par un pied de cochon – et de machinations. C’est drĂŽle, bien troussĂ©, au plus proche de l’Histoire ; l’époque est tumultueuse et colorĂ©e Ă  souhait. Pour notre plaisir, Dieu ne dessine pas encore trĂšs bien et le monde entre croyance et superstition n’est pas encore parfait mais bien rĂ©jouissant. (V.M. et B.T.)