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BURSTEIN Dror

YoĂ«l, un ingĂ©nieur retraitĂ© du gĂ©nie civil, vit Ă  Tel-Aviv. À soixante-dix ans, se sentant vieux, il cherche Ă  rencontrer les parents biologiques d’Emile pour leur rendre l’enfant Ă  la peau foncĂ©e que, trente-sept ans plus tĂŽt, sa femme et lui ont adoptĂ©. Veuf depuis longtemps, c’est lui qui l’a Ă©levĂ© et il ne veut pas qu’il se retrouve seul aprĂšs sa disparition
 RĂ©sumĂ©e ainsi, la trame de ce roman traduit de l’hĂ©breu paraĂźt limpide
 pourtant la construction du livre – sa dĂ©construction plutĂŽt – pose tant de questions qu’y voir une simple dĂ©marche de restitution parentale semble bien insuffisante. PerpĂ©tuels allers et retours temporels, mises en page de dessins enfantins, tĂȘtes de chapitres marquĂ©s de crochets vides (ainsi sont figurĂ©s les vrais parents d’Emile ), insertion de neuf textes intitulĂ©s « la ville » en forme de prophĂ©ties apocalyptiques, mĂ©langes de rĂȘves, d’hallucinations fantastiques
 tout prĂȘte Ă  penser que les mobiles de l’auteur relĂšvent d’un projet beaucoup plus ambitieux. S’agit-il d’une mĂ©taphore de l’impossible rĂ©conciliation d’IsraĂ«l avec la Palestine ? D’un exercice d’écriture littĂ©raire ? MalgrĂ© quelques morceaux clairs et souvent Ă©mouvants sur la relation pĂšre/fils, l’ensemble garde son secret